De la chorégraphie de combat à la vidéo
Naissance du projet
Tout commença en janvier 2023. Notre cher président a pu avoir un contact avec une directrice de formation chez BUROSCOPE, en charge d’une promotion d’étudiants en audio-visuel. Ces derniers devaient, pour leur projet de fin d’année et de validation de certification, réaliser une courte vidéo. Leur projet initial portait sur une interview auprès d’un spécialiste des algues et, nonobstant le grand intérêt scientifique que cela pouvait représenter, certains étudiants ont manifesté une préférence pour le montage d’une chorégraphie de combat d’inspiration médiévale.
Avant de valider le lancement de notre collaboration, deux étudiants sont venus nous rendre visite pour assister à l’un de nos entraînements. Notre façon plutôt musclée de danser leur ayant tapé dans l’œil, ils ont émis la demande de voir un exemple de ce que nous pouvions leur proposer. Aristophane et Gareth ont donc bricolé un début de chorégraphie, qu’ils ont apprécié et qui est devenu la base à retravailler pour le jour J.
Le projet de collaboration était accepté.
Préparation de la troupe
Le projet lancé, il était temps pour la troupe de se préparer afin d’être au point le jour du tournage venu. Nous avions à notre disposition un embryon de chorégraphie de combat, donc un long chemin à parcourir, malgré un temps relativement court.
L’élément principal à mettre en scène était la chorégraphie de combat d’Aristophane et de Gareth. Ils ont commencé par bien retravailler ladite chorégraphie pour l’améliorer, la rendre plus agréable à regarder, plus facilement réalisable, et gérer un tas de petits détails nécessaires à la conservation de leur intégrité physique. Une fois tous les mouvements bien décidés, répétés et enchaînés, ils ont augmenté la vitesse et la puissance de leurs coups pour donner à l’ensemble une aura plus réaliste. Le plus difficile a été l’absence des lunettes de Gareth, qui en a besoin dans la vie civile (celle qui est vachement plus morne, sans doute parce qu’elle interdit le port d’armes médiévales) – et qui ne supporte pas les lentilles autre part que dans son assiette. Le retrait de binocles nous a amenés à un autre point : les entraînements en costume, afin d’être au plus proche des conditions de tournage.
Tous les membres de la troupe qui devaient passer sous les projecteurs étaient concernés. Aussi, nous avons fait des réunions costume pour que tout le monde en ait un, et pour améliorer ceux qui pouvaient l’être via l’ajout de petits éléments (colletin gamboisé, cape, pièce de fourrure…).
Les derniers préparatifs étaient ceux du matériel à emmener avec nous pour constituer un petit camp. Ont donc été choisis une structure d’échoppe (parmi celles que nous utilisons en festival), une cible de tir, quelques bottes de paille, et notre chaudron – qui s’est avéré être un allié de taille en cette fraîche saison.
Et c’est alors que nous pensions être fin prêts qu’une petite surprise nous est tombée dessus. Le script de la vidéo avait été agrémenté d’un léger détail : un entraînement à plusieurs pour introduire la troupe dans son camp de fortune. C’est donc la veille du tournage que Gareth a aidé Fard à concevoir une chorégraphie pour que ce dernier puisse l’exécuter avec deux de nos prometteuses débutantes, Aura et Azurysse. Nous saluons d’ailleurs encore celles-ci pour avoir réussi à apprendre leurs mouvements et à les coordonner, car les chorégraphie à plus de deux personnes apportent une certaine difficulté, voire une difficulté certaine.
Réalisation
Le jour du tournage arrivé, nous avons retrouvé l’équipe technique. Pendant qu’elle préparait caméras, trépieds, microphones, drone et café, nous installations le camp et le feu pour nous réchauffer ; certains tricheurs portaient un gambison ou une cape, ce qui est plus efficace pour conserver la chaleur qu’une tunique au col bien ouvert.
Le matin a été consacré à l’introduction du court-métrage, soit la présentation du camp des mercenaires et de leur caractère combatif via un entraînement à l’épée – avec Fard, Aura et Azurysse à l’honneur. Un repas a été partagé après le premier face à face d’Aristophane et de Gareth, pour reprendre avec le début de leur combat une fois le ventre plein. C’est aussi de ce moment dont a profité Gareth pour trouver un prétexte pour se débarrasser de sa cape – parce que, oui, se battre avec un tel vêtement, surtout dans un style agile et dans un duel comportant des projections, c’est loin d’être une sinécure !
Vint donc l’après-midi, dont l’objectif était de filmer la chorégraphie demandée à la base du projet. Les deux combattants ont exécuté un essai pour que les cadreurs puissent connaître les limites de leurs déplacements et faire leurs réglages. Ledit essai a été utile, car certains cadreurs, qui s’attendaient à la même intensité que celle de la chorégraphie d’entraînement du matin, n’ont pas suivi nos joyeux lurons qui s’en sont donnés à cœur joie – jusqu’à faire de belles étincelles en faisant racler les lames de leurs sabres. Toujours d’après les cadreurs, un Aristophane essoufflé dont l’adrénaline commence à monter peut paraître un tantinet terrifiant quand il demande si les coups étaient portés assez rapidement.
(Note du concerné : "Mais pas du tout, voyons ! Pfff, n'importe quoi.")
Les deux sabreurs ont déroulé leur chorégraphie quelques fois pour donner suffisamment d’images à l’équipe technique, non sans un petit accrochage imprévu. Gareth a été victime de l’absence de ses lunettes : interprétant mal un mouvement d’Aristophane, il s’est jeté avec fougue la tête la première sur la pointe de son sabre. Mais pas d’inquiétude, une pièce de viande congelée soulage une tempe en un clin d’œil.
Ce ne fut pas la seule blessure de ce pauvre sabreur myope. Lith, notre belle mais terrifiante capicheffe, devait le mettre à terre, mais s’est un peu emportée et a agrémenté cette prise en lui tombant dessus – non sans oublier de lui caler le bord de son plastron dans les flancs. C’était une très belle prise et, grâce à elle, Gareth était bien plus crédible – un cadreur nous a fait remarquer qu’il « jouait » vraiment bien la douleur à ce moment-là. Mais rien de grave, il n’a fallu que deux séances d’ostéopathie pour dégager la côte coincée ! La pire boulette de Lith a plutôt été de manger les pommes qu’on lui donnait – et qui devaient uniquement servir à être jetées sur Gareth avant la fameuse prise dont nous parlions –, ce qui lui a valu bien des réprimandes. Eh oui, à force de croquer dans les pommes, il devenait difficile de vérifier si elle ne créait pas de faux raccords entre les prises en faisant varier leur taille !
Si nous devions choisir une dernière bêtise de la troupe à vous raconter, nous pourrions citer le combat mémorable post-tournage de Fard à l’épée à deux mains et de Gareth à la miche de pain – qui, rappelons-le, était la raison de toute cette violence, le sabreur voulant larciner cette maigre pitance à la bande de mercenaires. Avec tout ce temps passé dehors, la miche de pain avait suffisamment durci pour arrêter quelques coups d’épée.
Enfin, saluons tous les spectateurs de cet affrontement, qui nous ont gratifiés de plusieurs réactions au fil du combat, chacun à sa manière ; contrainte de temps oblige, tout n’a cependant pas pu être conservé au montage. Nous pouvons toutefois toujours constater le stoïcisme dont Varn a fait preuve face au froid, dans sa très légère tunique rose – couleur symbolisant, rappelons-le, la virilité au Moyen-âge.
Résultat et ouverture
Ainsi s’est donc achevé le tournage, fort en adrénaline et en rires, de ce court-métrage.
Vous pouvez visionner la vidéo via ce lien : https://youtu.be/MpOB_yj7cmk?si=u8TB6czvqkeatWA5
Nous remercions chaleureusement l’équipe technique qui était de l’autre côté des caméras, sans qui nous n’aurions pas pu vous proposer ces visionnages et qui a fait un travail incroyable.
Pour notre part, nous serions ravis de participer à nouveau à ce genre de projet à l’avenir. La chorégraphie est un exercice qui nous plaît beaucoup, que nous pratiquons régulièrement, et qui se prête facilement à la mise en scène. Nous avons d’autres choses à montrer, avec les combattants que nous vous avons présentés, et d’autres qu’il nous faut encore préparer à cette pratique, mais aussi des armes que nous n’avons pas maniées sur ce projet : épée bâtarde, épée courte, hallebarde, bâton, arc, etc. Un de nos souhaits serait d’également mettre en avant les membres non combattants de notre troupe, qui peuvent apporter d’autres choses : équitation, chasse et survie, armes de siège, herboristerie, vie du peuple au Moyen-âge, et bien d’autres choses encore.
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